Écrire un roman de fantasy et le publier est un rêve que je nourris depuis l’enfance. Il se réalise d’ailleurs cette année, en 2025, puisque mon premier livre, La Reine enchaînée, paraîtra prochainement en librairie.
Dans cet article, je vous propose une rétrospective de mon parcours d’écriture, de mes premières histoires griffonnées sur des feuilles A4 à l’accomplissement de mon plus grand rêve.
Mes débuts dans l’écriture : les premières inspirations littéraires et artistiques
« Quand je serais grande, je serais danseuse étoile… ou peut-être écrivaine. »
Petite, j’avais une passion qui me dévorait : la danse classique. J’ai commencé à l’âge de cinq ans, et je n’ai arrêté que quinze ans plus tard, à vingt ans, lorsque mes études de droit ont commencé à prendre trop de place.
J’ai pratiqué en Maison Pour Tous, en écoles privées et en conservatoire. Entre le collège et le lycée, je dansais six à dix heures par semaine, et je m’inscrivais à des stages pendant les vacances. J’étais complètement mordue. Je voulais me perfectionner, mais surtout, je m’éclatais, parce que c’était un espace d’expression qui mêlait rigueur et art.

Exactement comme l’écriture, ma deuxième passion. Cachée, celle-ci, et pendant longtemps.
De Harry Potter à Stephen King : comment mon parcours d’écriture a commencé
Je suis tombée dans la marmite de l’écriture à l’âge de neuf ans, lorsque ma grand-mère m’a offert Harry Potter et la Coupe de Feu à Noël. Ce roman, je l’ai englouti. Surtout, c’est le livre qui m’a fait prononcer cette phrase : « Moi aussi, je veux écrire une histoire comme ça. »
J’ai donc commencé à rédiger de courtes histoires illustrées, sur des feuilles A4 que je pliais, puis agrafais pour leur donner un aspect « vrai livre ». J’en ai lues quelques-unes devant ma classe, et déjà à l’époque, j’écrivais sur les sorcières, les fantômes et les monstres.
À la même période, j’ai tenté d’autres formes d’expression artistique. C’est ainsi qu’avec le caméscope de mon papa, je me suis mise à filmer mes Playmobils en stopmotion, tout en les doublant avec ma voix de petite fille de neuf ans. J’ai donc réalisé des courts-métrages de fiction, seule dans ma chambre. Là, l’ambiance était plus aux drames familiaux : coucheries, adultères, meurtres et fratries qui se déchirent. Un joli cocktail que l’on retrouve encore dans mes histoires d’aujourd’hui !
À la fin du collège, un nouveau raz-de-marée littéraire a déferlé sur mon imaginaire d’adolescente ; le grand, le seul, l’unique : Stephen King !
J’ai toujours été attirée par le fantastique, l’horreur et le paranormal. Dès mes treize ans, j’ai commencé à consommer des films d’horreur : Le Projet Blair Witch, Le Cercle, The Grudge, entre autres. En farfouillant dans la bibliothèque de mes parents, je suis tombée sur Brume, une nouvelle de Stephen King… et j’ai adoré ! J’ai ensuite englouti Carrie et les deux tomes de Ça.
Forcément, cela a influencé mon écriture, et je me suis mise à écrire des histoires d’horreur, mêlant thriller, gore et paranormal.
Les expériences créatives qui ont façonné mon écriture
J’écrivais dans mon coin, sans vraiment en parler. Mais parfois, il m’arrivait de partager des bribes de textes à quelques amis ou de m’associer à eux pour rédiger à quatre mains. De manière générale cependant, je restais discrète ; j’avais peur d’en parler, voire un peu honte.
Oui, honte. Parce que lorsque j’écrivais, je me mettais à nu, et je refusais de révéler mes faiblesses, mes peurs et mon imaginaire un peu torturé au premier venu.
Au lycée, j’ai découvert le monde fabuleux de la fanfiction Harry Potter et je me suis lancée à corps perdu dans la rédaction de la mienne, intitulée L’Ébullition de Liliane Durose. Je la publiais en ligne sur les sites fanfiction.net et Harry Potter Fanfiction, sous le pseudonyme de Vélanebleue, qui m’a suivi jusqu’à mes vingt-cinq ans, soit pendant près de dix ans. Je tenais vraiment à mon anonymat.
En parallèle, comme toute bonne adolescente née au milieu des années quatre-vingt-dix, j’ai tenu des Skyblogs… mais pas n’importe lesquels. Des Skyblogs où je publiais mes histoires, que j’illustrais avec des captures d’écran réalisées sur mon jeu les Sims 2.
Je téléchargeais contenu additionnel sur contenu additionnel pour donner à mes sims et à leur environnement l’aspect de mes histoires, et je m’amusais tellement que j’en oubliais de faire mes devoirs…
À cette époque, j’avais entre quinze et dix-sept ans ; j’étais au lycée et assez malheureuse. Je subissais pas mal de harcèlement, ainsi que des déconvenues amicales et amoureuses, en plus d’une atmosphère délétère à la danse, causée par une professeur « légèrement » tyrannique.
J’étais mal dans ma peau, même si je montrais le contraire pour donner le change. Alors je me réfugiais dans l’écriture et la lecture, et je me cachais derrière un pseudonyme pour partager mes histoires en ligne.
Et puis… tout s’est arrêté.
La mise en sommeil de ma passion pour l’écriture pendant mes études
J’ai commencé mes études supérieures à Paris, en prépa littéraire, où je me suis vautré la gueule en beauté. Je suis ensuite rentrée chez mes parents pour entamer mes études de droit. J’ai vaguement gribouillé une histoire de fantasy en deuxième année de licence, puis plus rien, absolument plus rien… jusqu’au confinement de mars 2020.
La redécouverte de l’écriture pendant le premier confinement
Remettons un peu les choses dans leur contexte : en mars 2020, je termine mon Master 2 de droit pénal des affaires. J’ai également réussi l’examen d’entrée à l’école des avocats, après une première tentative infructueuse. J’ai enchaîné plusieurs stages en cabinets qui ne m’ont pas spécialement plu et je couve une dépression. Je suis enfermée dans mon quarante mètres carrés en région parisienne avec mon petit ami et on ne met quasiment pas le nez dehors, confinement et restrictions de circulation oblige.
Pendant que ma moitié enchaîne les parties de Modern Warfare et d’Elder Scrolls Online avec ses cousins, moi, je m’ennuie ferme. J’ai rejoué à Skyrim, découvert le nouveau Doom Eternal et révisé à mes heures perdues pour mes derniers examens.
Et puis, bien sûr, j’ai été virée par mon maître de stage sans avoir été correctement payée.
L’éclate totale.
C’est donc accablée par l’ennui que j’ai déterré le manuscrit de fantasy entamé en deuxième année de licence. J’ai décidé de le terminer et de le partager en ligne, toujours anonymement.
Tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu’au jour où j’ai reçu un retour assassin sur mon premier chapitre. Ma première critique négative. Ouch !
Devenir autrice professionnelle grâce à la critique négative
Évidemment, je l’ai d’abord très mal pris. Cette personne critiquait mon texte, certes, mais elle remettait surtout en question mes compétences d’autrice. Moi qui avais toujours écrit pour le plaisir, sans trop me soucier de la technique… je suis tombée de mon arbre, et le choc a été rude.
Passée la colère des premières heures, je me suis mise à réfléchir aux commentaires de cet inconnu. Certes, ils étaient violents et manquaient cruellement de tact, mais… n’avait-il pas un peu raison ?
Ni une, ni deux, j’ai donc pris la décision de me former à l’écriture, de m’entraîner pour devenir meilleure, et surtout, de renouer avec cette passion et de ne plus jamais la perdre de vue. J’adorais écrire, à tel point que je pouvais y passer des journées, voire des soirées entières. J’avais l’impression de retrouver la petite fille, puis l’adolescente en moi, et de me réconcilier avec elle.J’ai écrit des nouvelles fantastiques dans l’esprit des textes de Guy de Maupassant ou d’Edgar Alan Poe. L’une d’entre elles a même été sélectionnée lors d’un concours d’Halloween organisé par la plateforme Plume d’Argent. En parallèle, je me suis lancée dans un projet titanesque : une fanfiction Skyrim, intitulée Saison Éternelle. Le premier jet n’a jamais abouti, car il était beaucoup trop ambitieux pour une autrice aussi débutante que moi, mais j’ai énormément appris.

C’est sur ce texte que j’ai éprouvé les techniques d’écriture nouvellement apprises. C’est aussi en me plongeant dans le worldbuilding foisonnant de la franchise The Elder Scrolls que j’ai pris goût à la création d’univers. Bref, ça n’a pas été du temps perdu, loin de là. Ça a été formateur, et en plus, c’était amusant.
La sortie de l’anonymat et la genèse de La Reine enchaînée, mon premier roman
Les choses ont continué de se gâter en 2021. J’ai mis fin à mon stage de fin d’études en cabinet d’avocat au bout de quatre mois à cause du harcèlement que je subissais. Arrêtée pour syndrome dépressif par mon médecin, je n’étais même plus capable d’écrire. En réalité, je n’étais plus capable de grande chose…
J’ai remonté la pente très doucement, à renfort de médicaments, de repos et du soutien sans failles de mes proches, de mes amis et de mon entourage professionnel. J’ai décroché mon diplôme d’avocate alors que je m’apprêtais à tout abandonner, et j’ai exercé pendant un an.
Au cours de cette ascension vers la guérison, j’ai pris mon courage à deux mains et je suis sortie de l’anonymat, aussi bien sur les réseaux sociaux, que je fréquentais timidement, qu’auprès de mon entourage. Si ma famille savait que j’écrivais et m’avait toujours soutenue dans cette démarche, ce n’était pas le cas de mes amis et de mon entourage professionnel.
J’appréhendais, mais la nouvelle a été très bien accueillie. Depuis, d’ailleurs, mes amis me soutiennent et me posent régulièrement des questions sur mes livres, l’écriture et mon processus créatif.
Tout ça, c’était en 2022. L’année où j’ai eu l’idée de La Reine enchaînée, mon premier roman de fantasy qui, je ne le savais pas encore, parviendrait en finale d’un concours d’écriture deux ans plus tard, avant d’être repéré par la maison d’édition avec qui j’ai finalement signé la duologie.

Publier mon premier roman de fantasy : un rêve d’enfant devenu réalité
Aujourd’hui, nous sommes en 2025. Je ne suis plus avocate. Je n’utilise plus de pseudonyme pour écrire et partager ma passion sur les réseaux sociaux. Je n’ai plus honte, ni peur, de cette facette de moi-même.
Je suis toujours autrice, et fière de l’être. La Reine enchaînée va paraître en librairie d’ici quelques mois, après de nombreuses réécritures, remises en question et montagnes russes émotionnelles liées à son périple éditorial.
Mais ça, ce sera le sujet d’un prochain article de blog…
Mon parcours d’autrice n’est pas terminé, et il me tarde de découvrir ce qu’il me réserve. J’en suis aux balbutiements de mon cheminement professionnel, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre, à expérimenter et à découvrir.
Il n’empêche qu’en rédigeant cet article, je me suis rendu compte à quel point j’ai déjà bien bourlingué dans cette aventure unique qu’est l’écriture de fiction.
Quand je me retourne pour observer le chemin parcouru, je vois la petite Marine de neuf ans au bout de la route. Celle qui écrivait des histoires illustrées sur des feuilles de papier A4, qu’elle pliait et agrafait pour leur donner un aspect « vrai livre ».

À cette petite Marine, je dis : « Tu l’as fait. Tu as écrit un vrai livre et il va paraître en librairie. Ta passion ne s’est pas éteinte, elle s’est renforcée. Ton rêve ne s’est pas effacé, il s’est réalisé. ».