L’enfer de l’écriture du tome 2 de La Reine enchaînée

Au début du mois de décembre 2024, je m’effondre complètement. Je multiplie les attaques de panique depuis fin octobre, je suis épuisée, j’ai sans cesse mal à la tête et au ventre, j’ai des nausées et des vertiges, et surtout, j’ai peur, de tout, partout et tout le temps.

Le diagnostic est sans appel : je suis atteinte d’un trouble anxieux généralisé associé à des attaques de panique. Et puis, comme ce n’est pas suffisant, je fais aussi burn-out. À ce moment-là, les symptômes sont au plus fort, bien qu’en réalité, je vive avec depuis longtemps. Au moins six mois, si ce n’est plus.

Je suis donc arrêtée trois semaines par mon médecin. Finalement, ma convalescence dure trois mois. Aujourd’hui encore, je ne suis pas tout à fait remise de mon burn-out et le trouble anxieux, lui, est toujours présent.

J’ai cependant un peu plus de recul, à l’heure où je vous parle, et je suis maintenant capable d’identifier ce qui m’a conduit dans cette situation.

C’est ce que je souhaite partager avec vous dans cet article : un témoignage, sincère et sans doute un peu maladroit, sur la dégradation de ma santé mentale au nom de ma passion.

Bienvenue, donc, dans l’enfer de l’écriture du tome 2 de La Reine enchaînée.

Ce livre, je l’ai écrit en quatre mois. Si l’on ajoute à cela le temps que j’ai mis à planifier l’intrigue, disons que j’ai mis à peu près six mois. En comparaison, j’ai passé quasiment deux ans sur le tome 1. Autant vous dire, donc, que j’ai rédigé ce deuxième roman extrêmement vite.

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La majeure partie a d’ailleurs été écrite au cours du NaNo de juillet 2024.

Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas le NaNoWriMo, pour National Novel Writing Month, c’est un challenge d’écriture international qui a lieu tous les ans au mois de novembre. L’objectif : écrire cinquante mille mots en un mois, soit l’équivalent d’un petit roman.

Il y a ensuite les Camps NaNo, qui ont lieu respectivement en avril et en juillet de chaque année. Ici, le principe est le même, mais le nombre de mots est librement fixé par chaque participant·e.

Je ne suis pas une grande fan de ces événements, raison pour laquelle je n’y participe généralement pas.

En juillet 2024, cependant, le contexte est différent : je viens de signer mes contrats d’édition pour la parution de La Reine enchaînée chez Nisha et caetera, et si le tome 1 est déjà écrit, le tome 2, lui, n’existe tout simplement pas.

Je décide donc de profiter du Camp NaNo pour avancer sur sa rédaction.

Pour rendre le défi plus agréable et me motiver, je me connecte tous les jours sur Discord avec Océane, ma partenaire d’écriture et amie (soit-dit en passant également publiée chez Nisha et caetera, dans la collection fantasy, et auto-éditée en contemporain et en fantasy).

Nos sessions durent généralement une heure ou deux, et une fois par semaine, on fait un marathon, c’est-à-dire qu’on écrit par sessions de vingt minutes pendant toute une journée.

Le rythme est très intense, et pour couronner le tout, je me suis fixé un objectif titanesque : soixante mille mots en un mois.

À ce stade, vous vous dites peut-être que c’est beaucoup, surtout si vous êtes vous-même auteur·ice.Eh bien pour moi, à ce moment-là, ce n’est visiblement pas assez.

En parallèle, et depuis le début de l’année 2024, j’encaisse une hausse d’activité conséquente sur La Plume du Droit, mon activité de juriste indépendante qui aide les auteur·ice·s à comprendre leurs droits et à gérer leur administratif.

(Oui, pour celles et ceux qui ne le savent pas, je suis également juriste et ancienne avocate).

Je gère donc des missions clientes, en plus de ma communication en ligne et des nombreuses sollicitations par messages privés et e-mails.

Là, vous vous dites « ah oui, ça fait beaucoup là quand même ».

Mais pour moi, ce n’est toujours pas suffisant !

Au début du mois de juillet de cette même année, j’entame un mandat à La Ligue des Auteurs Professionnels, un syndicat qui œuvre pour la défense et la protection des droits des auteur·ice·s de l’écrit.

Les réunions, les séminaires, les actions syndicales s’ajoutent ainsi à ma liste déjà trop longue de choses à faire.

C’est donc dans ce contexte fort chargé que je rédige le tome 2 de La Reine enchaînée.

Ça n’est pas une partie de plaisir, et heureusement qu’Océane me tient compagnie ; ça rend les sessions d’écriture moins douloureuses.

Parce que je vis réellement la rédaction de ce tome 2 comme une douleur. Je n’ai jamais envie de m’asseoir à mon bureau. Je n’ai jamais envie d’ouvrir mon traitement de texte. Les personnages me sortent par les yeux. L’intrigue s’embrouille dans ma tête. J’en pleure même de frustration et de découragement… Alors que La Reine enchaînée est une histoire que j’adore et qui me fait vibrer !Tant et si bien que fin juillet, j’ai un premier crash.

Un matin, je suis au fond du lit, incapable de me lever, le ventre noué et le cerveau en compote.

Je ne fais que scroller sur Instagram, rongée par l’anxiété (même si, à ce moment-là, je ne sais pas que c’est l’anxiété qui me paralyse, alors je me fustige et je culpabilise d’être au fond de mon lit, alors que mon copain est en télétravail dans la pièce d’à côté).

En début d’après-midi, j’envoie tout valser : La Reine enchaînée, La Plume du Droit, tout. Je coupe et je m’enferme dans ma bulle jusqu’à mi-septembre.

Je ne fais que lire, dormir et jouer à Baldur’s Gate 3.

Je pars aussi en vacances en Corse, et quand je reviens, je me sens un peu mieux.

Du coup, je me relance dans le rythme effréné qui m’a déjà coûté en juillet et qui va, vous le savez maintenant, m’exploser à la figure fin octobre, soit pile au moment où je pose le point final sur le tome 2 de La Reine enchaînée.

Et la boucle est bouclée.

Aujourd’hui, mon activité sur La Plume du Droit est en pause pour une durée indéterminée.

Mon investissement au sein de La Ligue des Auteurs Professionnels également.

J’ai repris mon activité d’autrice, mais à mon rythme et en écoutant mes besoins et mes envies.

Le travail éditorial sur le tome 1 de La Reine enchaînée est quasiment terminé, et ça a été un moment particulièrement agréable pour moi.

J’ai aussi terminé la réécriture du tome 2, qui est actuellement entre les mains de mon éditrice.

Si ça peut vous rassurer : le plus dur est derrière moi, et surtout, j’ai repris goût à l’écriture.

Et finalement, c’est ça, le plus important.

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